« Je ne suis pas un produit de mes circonstances. Je suis un produit de mes décisions. » — Stephen R. Covey

Avant même de chercher des solutions, tu dois définir clairement le problème ou l'opportunité. Un cadre approprié répond à la question : « De quoi s'agit-il vraiment ? ». Il inclut ton objectif, ce qui est inclus ou exclu du champ de la décision, et ta perspective.

Si tu te trompes de cadre, tu trouveras une excellente solution au mauvais problème.

• Exemple en petite entreprise : les ventes de ton café ont baissé.

  • Cadre étroit : « Faut-il baisser le prix de notre latte ? »

  • Cadre approprié : « Comment puis-je augmenter la fréquentation et la fidélité de mes clients pour les trois prochains mois ? »
    Ce second cadre ouvre la porte à des solutions bien plus riches : revoir les horaires, lancer un programme de fidélité, améliorer l'ambiance, ou encore... ajuster les prix.

Sans alternatives, il n'y a pas de décision. Trop souvent, les discussions se résument à un simple « oui ou non » face à une unique proposition. La qualité de ta décision ne pourra jamais dépasser la qualité de ta meilleure alternative. Prends le temps d'être créatif.

• Exemple en petite entreprise : tu es surchargé de travail administratif.

  • Alternative unique (la voie facile) : « Dois-je embaucher un assistant administratif ? »

  • Alternatives créatives :

    • Embaucher un assistant à temps partiel.

    • Externaliser la comptabilité et la paie à un service spécialisé.

    • Investir dans un logiciel de gestion qui automatise 80 % des tâches.

    • Former un employé existant pour qu'il prenne en charge ces missions.

Pour évaluer tes alternatives, tu as besoin d'informations pertinentes et fiables. Dans le monde des affaires, l'avenir est incertain. Tu dois donc aller au-delà des impressions et chercher des données concrètes, même si elles sont exprimées en probabilités.

• Exemple en petite entreprise : Tu envisages d'ouvrir une seconde boutique.

  • Information peu fiable : « J'ai un bon pressentiment pour ce quartier, il a l'air animé. »

  • Information pertinente et fiable : « Les données démographiques montrent une forte concentration de ma clientèle cible. Le trafic piétonnier moyen est de X personnes/jour. Il y a un concurrent, mais mon offre est complémentaire. Mes projections financières, basées sur ces données, indiquent un seuil de rentabilité atteint en 18 mois avec une probabilité de 70 %. »

Les valeurs représentent ce qui compte pour toi. Dans une entreprise, cela peut être le profit, mais aussi la satisfaction des employés, l'impact sur la communauté, la réputation de la marque ou la durabilité environnementale. Comme il est rare qu'une seule alternative satisfasse toutes tes valeurs, tu devras faire des compromis.

• Exemple en petite entreprise : Tu dois choisir un nouveau fournisseur pour tes matières premières.

  • Valeurs : Coût le plus bas, qualité supérieure, livraison rapide, approvisionnement local.

  • Compromis : Le fournisseur A est 20 % moins cher, mais livre en 4 semaines (impact sur la trésorerie). Le fournisseur B est local et livre en 2 jours, mais il est plus cher (impact sur la marge). Ta décision dépendra de la valeur que tu priorises : la marge bénéficiaire ou la flexibilité et le soutien à l'économie locale ?

Le raisonnement est le ciment qui lie les alternatives, l'information et les valeurs. C'est l'analyse qui te permet de comparer objectivement tes options pour trouver celle qui t'apportera le plus de ce que tu valorises, à la lumière de ce que tu sais. Ne te fie pas uniquement à ton intuition, surtout face à l'incertitude.

• Exemple en petite entreprise : Tu as testé deux campagnes publicitaires.

  • Raisonnement intuitif : « J'ai l'impression que la publicité sur Facebook a mieux marché, on a eu plus d'appels. »

  • Raisonnement solide : « La campagne A sur Facebook a coûté 300 € et a généré 15 ventes directes traçables, soit un coût d'acquisition de 20 € par client. La campagne B dans le journal local a coûté 300 € et nous n'avons pu tracer que 5 ventes, soit un coût de 60 € par client. Je devrais donc réallouer le budget du journal vers Facebook. »

Une décision brillante qui reste dans un tiroir n'a aucune valeur. La dernière étape, cruciale, est l'engagement à mettre en œuvre le plan d'action. Cela signifie allouer les ressources nécessaires (temps, argent, personnel) et s'assurer que les personnes qui exécuteront la décision sont impliquées et engagées.

• Exemple en petite entreprise : La décision est prise : refonte du site web.

  • Manque d'engagement : « C'est une bonne idée, on s'en occupera quand on aura le temps. »

  • Engagement à agir : Le propriétaire désigne un responsable du projet, alloue un budget de X €, fixe une date de lancement pour dans trois mois, et planifie une première réunion de travail pour la semaine suivante afin de définir les étapes concrètes.

Avant de finaliser ta prochaine grande décision, prends un moment pour évaluer ces six maillons. Sois honnête. As-tu vraiment exploré des alternatives créatives ? Ton information est-elle plus qu'une simple intuition ? En renforçant ton maillon le plus faible, tu ne garantis pas un résultat parfait, mais tu t'assures de prendre la meilleure décision possible. Et sur le long terme, c'est ainsi que les grandes entreprises se construisent.

Note: La chaîne de la qualité de la décision a été créée au milieu des années 1980 par SDG